COLLOQUE FEMMES ET SPORT LA ROCHELLE

Le 10 février 2017, Carole Bretteville (Présidente de Femix'Sports Alsace) a animé la conférence organisée par la FFR et la ville de La Rochelle en marge du tournoi des six nations.

Cette conférence a permis de faire le focus sur la place de la femme dans le sport, de donner la parole à des femmes dirigeantes pouvant témoigner librement des freins qu'elles connaissant dans l'exercice de leur mandat.

Les échangent avec la centaine de personnes dans la salle ont montré qu'il y avait un effort à faire entre le mouvement sportif et le sport à l'école.

Les échanges de bonne pratiques ont permis de repartir avec de nouvelles idées pour développer la pratique du sport féminin et de désacraliser la fonction de dirigeante.

Voici le détail de la conférence:

Mme Léonidas Catherine (adjointe au maire de La Rochelle en charge des Sports et Affaire Maritimes) a introduit la conférence Femmes et sports, en rappelant le travail effectué sur cette thématique par la ville de La Rochelle. Plus de 40% de femmes licenciées, des représentants des deux sexes dans les compétition nationales. Des modèles comme Charline Picon sont cités ainsi que la politique en faveur des jeunes filles des quartiers, la politique d’aménagement du territoire et des places publiques sportives en tenant compte de la mixité dès la mise en place (ex : appareils de musculations tant pour les filles que pour les garçons).

La parole a été donnée ensuite à Bernard Rebeyrol (Président du Comité Régional Poitou-Charentes), très heureux de l’organisation de cette conférence et qui nous a donné divers informations concernant la place de la femme de l’ovalie dans cette région. On note 28% d’augmentation de joueuses, mais la réalité est l’absence de passerelle entre le monde scolaire, ou le rugby est bien pratiqué par les féminines, et les clubs. Il remercie les épouses et les bénévoles car sans eux l’investissement et son engagement associatif ne pourrait être le même.

Puis, Carole Bretteville (Présidente de Femix’Sports Alsace) a dressé la situation de l’égalité des genres dans le sport. En suivant la ligne directrice du défi, de l’engagement et de la réalité !

Le défi du sport féminin est de modifier les stéréotypes genrés du sport.

Tout d’abord dans la pratique licenciée ou seulement 37%  des licences sont détenues par les femmes, alors que 87% des femmes déclarent avoir une pratique sportive régulière.

Ce constat permet de se poser la question de l’accueil et de l’accès des femmes à la pratique dans le mouvement sportif traditionnel.

La pratique reste sexuée, avec des sports à connotation masculine, d’autres plus féminins. Et avec un constat que les sports émergent sont mixte naturellement.

Peu de femmes aux postes de dirigeantes quelque soit le niveau des instances, les postes décisionnaires sont détenus par les hommes. Cette absence de mixité et de sous-représentation explique en partie l’absence des femmes dans la sphère sportive, une offre sportive non adaptée aux besoins de la femme d’aujourd’hui.

Le troisième point qui a été abordé est de taille : la médiatisation du sport féminin, 7% de retransmissions de sport féminin, ce désert d’images et de communication entraîne une méconnaissance de la pratique et des disciplines des jeunes filles. L’absence de modèles aussi qui pourraient les attirer.

Et enfin, la discrimination sexiste et sexuelle.

Mme Bretteville a poursuivi sur l’engagement pour gagner le défi « Femmes et Sports ». L’engagement politique du ministère des sports, qu’on peut situer dès 1998, a permis de cadrer les objectifs des fédérations vers des plans de féminisation. La loi sur l’égalité entre homme et femmes de 2014 englobe la sphère sportive et prévoit dans son article 63 l’objectif constitutionnel de la parité.

L’engagement associatif de l’association Femix’Sport est important sur les quatre champs : pratique, responsabilités, médiatisation et lutte contre les discriminations. L’association a mis en place une formation à destinations des femmes (les hommes sont les bienvenus) afin de les accompagner vers des postes à responsabilité par différents modules dont l’approche intégrée du genre et de la mixité.

L’engagement du CIO, qui date des années 80 a été présenté ainsi que celui européen tant au niveau du Conseil de l’Europe, que de l’union européenne en soulignant le travail du réseau européen des femmes EWS).

Carole Bretteville a finalement conclu sur la réalité d’aujourd’hui : le défi est en marche, l’engagement est un marathon et la réalité une longue marche !

Après cette présentation de la situation de la femme dans le sport, Francis Costa (CTN de Rugby) a présenté le plan de féminisation de la FFR. Il faut sortir la pratique féminine de son isolement, il faut absolument mettre en place une passerelle entre le monde scolaire (UNSS) et le mouvement sportif. Voir rendre la discipline du rugby obligatoire (ce point aura le mérite d’être le point d’engouffrement des intervenantes suivantes). M. Costa souligne un point quant à l’accès aux responsabilités qui est très intéressant. Il explique qu’en regardant les chiffres de répartition genrées, il faut continuer la démarche et les regarder en terme de volume. Ainsi, ramener dans sa propre pratique les dirigeantes sont plus de 30%.

Il faut un traitement équitable entre le rugby masculin et le féminin en tenant compte des modèles économiques. Il note que les nations émergeantes sont dans une pratique égale.

A la suite de ces deux interventions, un échange avec la salle est organisé. Les remarquent concernant les disparités de salaires font légions, et les différents intervenants réclament aussi que leur discipline soit obligatoire à l’école.

C’est l’heure des témoignages, Mme Bretteville Carole échange  avec Sylvette Gourdon (Présidente du Comité Départemental de Basket de la Charente Maritime). Son témoignage permet d’avoir des exemples de bonne pratique comme le « Basket Ecole » et des bénéfices du programme des jeunes officiels mis en place par l’UNSS.

Elle note alors que le levier serait d’augmenter la part des activités physiques et sportives à la primaire.

Puis vient le témoignage de Jackie Freitas (Dirigeante du Comité Départemental de Rugby de la Charente Maritime). Son parcours de dirigeante est exceptionnel, elle a été secrétaire puis présidente pendant deux ans d’un club de Rugby totalement masculin. Elle nous décrit les ressentis qu’elle a eu pendant sa présidence, elle ne cache pas les mots difficultés rencontrées et le « regard différent » des joueurs ne serait-ce lorsqu’elle rentrait dans le vestiaire. Sans rancune, elle a retrouvé son poste de secrétaire… Ce témoignage en dit long…

La table ronde se finit avec Martine Dillenbourg (Vice-présidente d’Aunis Handball La Rochelle-Périgny),  la mixité dans le handball est une réalité. L’identité du handball est la mixité. L’arbitrage se pratique de manière mixte, tout est fait pour pratiquer une discipline quelque soit son sexe.

Ces trois témoignages vont permettre un échange avec la salle, en soulignant l’importance de la pratique du sport à l’école, les passerelles à trouver pour que les jeunes ficlles ne cessent pas leur activité, l’adaptation de règlements  fédéraux, l’introduction de la mixité dans des championnats afin de dé sexué certaines disciplines.

Enfin, la formation des jeunes sera soulignées tant au niveau de l’arbitrage que pour les postes de dirigeants et dirigeantes.

La conférence se termine par un cocktail dinatoire, place le lendemain au match du tournoi des six nations ou l’équipe de France reçoit l’Ecosse.